Il y a en effet une culture cistercienne qui a uni entre eux moines et moniales cisterciens aux XIIe et XIIIe siècles. Elle est à la fois comme un savoir-vivre, un savoir-être et un ensemble de valeurs fondées sur la Bible telle qu’elle est transmise et comprise par l’Église et par la tradition monastique. C’est ce que le cloître cistercien nous dit de l’homme dans la Création.
Cette culture nous a laissé en héritage non seulement des monuments, des manuscrits et de splendides enluminures, un certain type de chant grégorien avec ses spécificités propres, des techniques hydrauliques très élaborées, mais aussi la description d’un itinéraire de retour à Dieu fondé sur l’interprétation de la Bible. Si l’on veut appréhender dans toute sa richesse, un monument comme celui de Sénanque, c’est tout cela qu’il faut d’une certaine manière s’efforcer de saisir, car cet édifice a été le lieu privilégié de l’élaboration de cette culture. Celle-ci, les moines et les moniales se sont efforcés de la faire vivre et de la transmettre tout au long d’une longue histoire qui mène jusqu’à nous.
Cette manière de vivre et d’être est toujours vivante puisqu’elle se transmet, s’adapte et se modifie jusqu’à parvenir aux moines qui vivent encore aujourd’hui dans ces murs. Elle s’enrichit de tous les apports de la réflexion humaine à travers les siècles. L’ouvrage du Frère Jean-Baptiste sur le cloître de Sénanque a le grand mérite de présenter ce monument dans cette optique. Il en fait ressortir ainsi toutes les facettes et peut stimuler la réflexion.